Prends ces mots pour tenir est paru le 4 mars 2022 aux Editions la Boucherie littéraire, dans la très belle collection Sur le billot, dirigée par Antoine Gallardo.
J’ai écrit ce recueil lorsque j’ai découvert que ma mère se récitait à voix haute des bribes de poèmes, appris par cœur, pour atténuer sa douleur. Révélation d’apprendre qu’elle et moi usions des mêmes remèdes pour conjurer le mal.
Le livre est en vente dans toutes les bonnes librairies (9€). ISBN : 979-10-96861-48-4
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Extrait
Un jour tu partiras
par pudeur dire partir
tu pourrais bien mourir
un jour viendra tu meursje pourrais partir avant toi
je peux mourir au prochain motje ne sais pas
ce qui m’arriverait
si tu mourraistu es vivante quand j’écris
tu n’es pas dans la pièce
à l’instant où
j’écrisje ne te vois presque plus
il faut que je t’appelle
que je t’entende
pour m’assurer
que tu peux encore
me parlerles mots que tu me donnes
Extrait de « Prends ces mots pour tenir »
te font vivante
Editions la Boucherie littéraire, 2022
Extrait audio
Presse / recensions
Ecouter un extrait lu par Laurence Vielle (podcast Laurence Vielle lit la poésie)
Les arpenteurs poétiques – Radio RPH, Coralie Poch, avril 2022
Les Éclaireurs de Dialogues, podcast de la librairie Dialogues (Brest), avril 2022
De ballades en balades avec Julien Bucci – Valexplorer, Xavier Valinducq, mars 2022
« La parole est tissée de mots qui font le lien entre la mer et le fils. La mère parlait, récitait des poèmes à l’enfant : tu m’as donné / la vie / je t’apporte des mots / qui t’insuffle leur sang. A présent qu’elle est âgée, vieillie, malade et souffrante, c’est le fils qui lui écrit ce poème comme un fil continu, continué : dire encore / pour tenir / une prose implorée / pour atténuer nos douleurs. Cet échange d’auteurs, de narrateurs, se fait logiquement, symétriquement et naturellement : je comprends d’où j’écris. C’est l’explication de l’origine mais suis aussi la raison à la fois double, ambigüe et poignante : j’écris / pour que tu tiennes et que tu lâches. Avec aussi cette élégance du langage : elle s’ombre toute entière. Dans ces conditions, la parole se veut, bien sûr, remède : tant de mots / comprimés. Cependant, la fin inéluctable s’envisage : ta mort serait ne plus parler / ne plus pouvoir les mots / mourir ça serait ton silence. Et en effet dans cette communication si forte, si proche, au-delà de l’absence : comment / en un seul mot / ta mort pourrait-elle / mettre un terme / à ta parole. »
Revue Décharge n°196 / Jacmo
« Cet amour de la poésie qui aide à tenir est, justement, celui que Julien Bucci partage avec sa mère. (…) Les mots pour tenir de Bucci ne sont pas les mots qui tuent, des mots poignards, les mots aigres, les refoulés, les non-dits. Ce sont les mots partagés des chants et des poèmes. (…) Dans le recueil Prends ces mots pour tenir, il utilise le terme mots mantras. En langue sanscrit, mantra signifie « protection par la pensée ». C’est la force de ce recueil petit format, à la portée de toutes les bourses, précieux viatique à glisser dans la poche. Par les mots, Julien Bucci dénoue les maux. Un fil se tisse tout au long de l’ouvrage, qui parvient au chant et à ce rituel profane du poème. Un rituel de mots qui entoure l’être « chair » pour le conduire et l’accompagner jusqu’à la mort… Mots qui relient et résonnent par-delà le dernier silence. »
Revue Estracelle, janvier 2022 / Hervé Leroy
« L’émotion affleure à chaque mot du livre de Julien Bucci. Une émotion tenue, toute en pudeur. Son texte est une offrande de fils-poète à sa mère. Un baume pour apaiser la souffrance insondable. Il dit le lien, les traces des enfances dont on ne guérit jamais. Il porte les silences… d’hier et d’aujourd’hui. »
La vie des livres / Alexandra Oury Blaire
« Il s’agit d’un recueil sur le pouvoir des mots, leur force, et leur capacité à nous faire tenir debout. (…) Un recueil magnifique. »
Terre à ciel / Lus et approuvés par Valérie Canat de Chizy
« Je soupçonne Julien Bucci d’avoir raboté tout ce qui dépasse (…) afin de proposer un coup de poing efficace. Et il l’est ! »
https://accrocstich.es / Florent Toniello
