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L’œil s’étiole

œil pour œil
mon œil
c’est l’œil qui
l’œil
mon œil
qui te regarde
qui me regarde
à l’autre bout ?

les candélabres
jettent un voile
sur la ville

c’est la nuit qui revient
le soir urbain se teinte
avec le noir du soir
et le bleu-vert des réverbères

voir les étoiles
elles devraient être là
elles sont voilées tu vois
les villes les illuminent

les étoiles nous regardent
et brûlent
elles brûlent
et nous brûlons de même
nous brûlons sans briller
le feu n’est pas visible
nous brûlons
nous brûlons
nous brûlons de tout dire
de colère nous brûlons
nous brûlons de désir
nous brûlons
nous brûlons doucement
nous brûlons sans fumer
nous brûlons de nous battre
nous brûlons
nous brûlons de briller
nous nous brûlons
nous nous sommes brûlés
nous étions là
incandescents
brûlants

nos braises sont devenues charbon
nos résidus des cendres

nous sommes à terre
redevenus
de vieilles étoiles
qui ne brillent
plus qu’en elles

 

Poème écrit le 07/06/2019 pour le projet participatif Les yeux et les étoiles